
Fondée en 1949, l’Association Montjoye est une association loi 1901 reconnue d’intérêt général. Elle œuvre sur le département des Alpes-Maritimes dans trois champs fondamentaux : La protection de l’enfance et de la famille, l’insertion sociale et professionnelle, l’accompagnement solidaire et la citoyenneté active.
Nous recueillons aujourd’hui leur regard sur la crise sanitaire de la Covid 19, un regard volontairement positif, n’occultant pas les difficultés pour autant, mais qui se veut porteur d’un profond optimisme.
« A l’heure où nous écrivons ces quelques mots, nous aurions pu ressentir comme un coup d’arrêt de notre politique de développement durable : en effet, du fait des protocoles sanitaires liés à la crise de la Covid-19, plusieurs de nos projets sont reportés. Mais nous préférons voir le verre à moitié plein plutôt que le verre à moitié vide.
A ce titre, il nous semble intéressant de revenir sur les effets collatéraux positifs de cette crise : ils sont nombreux et pour nous il existe bien un effet « CRISE COOL ».
- Le premier effet « CRISE COOL » : une appropriation accélérée des nouveaux outils numériques par l’ensemble des équipes.

Nous avions fait le choix, il y a quelques années déjà, d’instaurer Office 365 pour l’ensemble des salariés (environ 300 personnes).
Ceci a facilité la mise en place du logiciel de visioconférence Microsoft Teams initiant de nouveaux modes d’échanges notamment avec les bénéficiaires, mais également pour les réunions d’équipes et le tchat entre salariés. Véritable vecteur de communication, cet outil a révolutionné les échanges en interne et a prévenu le risque d’isolement des salariés.
Bien que mis en place depuis des années, le dossier unique de l’usager est encore dans les pratiques souvent doublé d’une version papier. Avec la crise, la solution 100% numérique s’est imposée et les logiciels métiers parfois décriés ont trouvé leur place définitive dans la culture d’équipe. Fonctionner à distance avec des signatures numériques a permis d’éviter des impressions inutiles et la simplification des circuits de validation.
- Le second effet « CRISE COOL » est l’optimisation absolue des déplacements.

La réduction au strict nécessaire des déplacements durant le confinement a permis aux équipes de s’interroger sur leurs pratiques et de mettre en balance leur quotidien au travail et le temps dédié aux déplacements. Des questions émergent :
- « Devons-nous continuer à nous déplacer systématiquement dans l’ensemble du département pour évoquer à plusieurs la situation d’une famille ou pouvons-nous utiliser l’outil de visioconférence à cet effet ? »
- « Nous travaillons dans l’action sociale où l’humain et la relation à l’autre est au cœur des échanges, la visioconférence répond-elle de manière satisfaisante aux besoins des différentes parties prenantes ? »
- « Cette période ne serait-elle pas propice à l’innovation dans le mode de prise en charge de certains publics ? »
Ces questions, qui touchent au cœur de métier, mettent parfois plusieurs années à être formulées au sein d’une structure. Elles sont naturellement apparues du fait de cette crise invitant chacun à réinterroger ses pratiques et envisager de faire différemment. Des effets concrets sont d’ores et déjà visibles : la pollution de l’air s’est considérablement réduite invitant chacun à opter pour des modes de transports doux. Il est désormais courant d’avoir un de ses collègues qui vient en vélo ou en trottinette au bureau. L’association investit par ailleurs dans l’achat de véhicules électriques et l’installation de bornes de chargement, l’acquisition de vélos électriques est également envisagée.
- Enfin, le recours au télétravail est le troisième effet « CRISE COOL ».

En plus de favoriser une conciliation des temps de vie professionnels et personnels, il permet de réduire les temps de déplacements. Nous avons pris en compte les avantages mais également les inconvénients d’une telle pratique dans l’action sociale.
Les points suivants sont ressortis :
- un gain de temps (trajet / stationnement) ;
- un gain d’argent (carburant/ péage) ;
- une contribution positive à la qualité de l’air ; – un allégement des risques routiers ;
- une amélioration des conditions de travail ((calme, concentration, latitude dans l’organisation du travail, souplesse des horaires…) ;
- une optimisation des temps de réunions grâce à la visioconférence et une plus grande facilité à faire des points pluri professionnels ;
- une meilleure conciliation vie professionnelle / vie personnelle ;
- une meilleure gestion du stress et de la fatigue ;
Malgré ces avantages, certains salariés estiment avoir été impactés négativement du fait de la covid-19 notamment pour concilier travail et continuité pédagogique pour leurs enfants ou en raison d’un sentiment fort d’isolement.

Le travail social de demain reste à être imaginé collectivement, sur la base de tous ces retours d’expériences. Ils nous révèlent de nouvelles façons de travailler, de nous déplacer, de communiquer au sein de nos structures : un modèle de comportement plus durable, plus responsable et in fine peut-être plus humain dans l’attention ainsi portée à l’autre. »