L’alimentation, un soin à part entière

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Des établissements pionniers

La Maison est un établissement de soins palliatifs créé originellement en 1994 dans le contexte de l’épidémie de VIH, puis dans un accueil élargi à des personnes atteintes de cancers, de maladies neurologiques, invalidantes… L’établissement dispose de deux unités de soins palliatifs, d’un accueil de jour et d’une équipe mobile territoriale. La Maison est aussi organisme de formation, pour former et informer au mieux sur la prise en charge des patients en situation palliative et l’accompagnement de leurs proches. Une soixantaine de bénévoles participent à la vie des deux établissements, tant dans l’accompagnement lors des sorties culturelles, des consultations, que dans l’écoute et le soutien aux familles, l’aide au repas…

La 2ème unité de soins palliatifs, pour un accueil de longue durée, la Villa Izoï, est créée en 2016 : c’est encore un pas de plus dans l’innovation au service de l’accompagnement de cette période de fin de vie, qui, avec les progrès de la médecine peut être plus longue et où la prise en charge traditionnelle peut vite se transformer en « nomadisme institutionnel », formé d’allers et retours entre hôpital et autres établissements de soins.

Humaniser la fin de vie, accompagner au mieux les aidants et les proches est le leitmotiv commun à ces deux établissements. Et ces lieux sont remplis de vie sous de nombreux aspects : l’aménagement des locaux, des espaces lumineux et colorés avec du mobilier « comme à la maison », des activités d’art-thérapie, artistique ou musicale pour (re) mobiliser tous ses sens, pour communiquer d’une autre manière. Les horaires de visite sont libres et les enfants sont les bienvenus. Cet accompagnement global, centré sur la personne, offre également des soins de kinésithérapie, des soins de confort, un soutien psychologique et un suivi social. Un autre élément différenciant se porte sur la prise en charge des résidents : chacun d’entre eux a un soignant référent unique pour la journée sur l’ensemble des soins et aide apportées, du petit-déjeuner au coucher. Quel magnifique point d’ancrage !

Une restauration pleinement intégrée au parcours de soin

La cuisine ne déroge pas à la règle : elle occupe une place extrêmement importante au sein des établissements, où la restauration est vue comme un soin à part entière.

La configuration de la cuisine parle d’elle-même : elle est ouverte sur la salle de restaurant, permettant à tous de voir le travail des cuisiniers, de converser avec eux, de se voir expliquer les plats proposés. L’équipe met tout en œuvre pour donner ou redonner le plaisir de manger, de retrouver le goût souvent amoindri par les pathologies des résidents.

Une attention toute particulière est accordée à la qualité des aliments et aux textures proposées. Les problèmes de déglutition ou bucco-dentaires ne privent jamais un résident de goûter le même menu que les autres convives : la texture est modifiée et adaptée aux besoins de chacun, c’est un savoir-faire reconnu de l’établissement, qui s’exprime d’ailleurs au-delà de ses murs.  La Maison a participé à la Fête de la Gastronomie en partenariat avec le Chef étoilé Lionel Lévy, Président  de Gourméditerranée, une association qui œuvre au rayonnement de la gastronomie locale. A cette occasion, celui-ci a proposé pour « le Grand Repas », un menu unique accessible à tous et décliné le même jour dans tous les restaurants participants. L’équipe de la Maison s’est attachée à proposer ce menu en texture modifiée aux résidents et également au personnel. L’établissement a également, en projet, un partenariat avec des écoles hôtelières et des centres de formation d’apprentis pour sensibiliser les futurs professionnels à la préparation de plats déstructurés.

Les salariés et les résidents sont invités à proposer leurs recettes, à partager leurs envies culinaires. Chacun peut aussi participer selon ses capacités : s’impliquer dans la préparation des repas stimule l’appétit, fait retrouver des gestes familiers. Ce partage est appelé par l’équipe le « persil thérapeutique » car comme le persil, il est accessible à tous.

Les résidents qui ne mangent pas en chambre, prennent leur repas en même temps que les salariés et les bénévoles, partageant les mêmes tables, l’inclusion et le plaisir de manger passent aussi par ces moments de normalité.

Concernant l’application de la loi EGAlim, la Maison de Gardanne a mis en place un repas végétarien hebdomadaire. Pour amener ce végétarisme, « il faut être créatif et savoir aussi accompagner ce choix de plat par des explications, des informations sur les données environnementales de notre alimentation, la maltraitance animale, la provenance des produits… » confie Patricia Chatrian, cuisinière dans l’établissement depuis l’ouverture. Les circuits-courts sont privilégiés pour les fruits et légumes notamment, en mettant parfois à l’honneur des cultivateurs et des produits locaux comme la betterave longue de Gardanne, cultivée à quelques kilomètres de l’établissement. Les bio-déchets type épluchures de légumes sont mis de côté et utilisés par les bénévoles pour leurs animaux. L’établissement profite également du partenariat novateur du réseau ADERE avec la marque C’est Qui Le Patron ?! pour tous ses achats de lait, participant ainsi à la juste rémunération des producteurs, qui est également une des mesures phares de la loi EGAlim.

Le gaspillage alimentaire est réduit par de nombreuses actions : une très bonne connaissance des habitudes alimentaires des résidents, une communication systématique avec l’équipe soignante, le réemploi des denrées non servies dans la production du soir ou du lendemain sous la même forme ou incorporées dans de nouvelles recettes.

La Maison est une association où le processus d’amélioration continue est intégré aux pratiques de chacun, quels que soient sa fonction ou son statut, avec pour finalité un accompagnement toujours meilleur auprès des patients.

Pour en savoir plus : https://lamaisondegardanne.org/

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