Laurent Lombard, fondateur de l’association « Opération mer propre », a filmé la pollution par les masques jetables, en mer Méditerranée, au large d’Antibes (Alpes-Maritimes).
Sachant que plus de 2 milliards de masques jetables ont été commandés, bientôt il risque d’y avoir plus de masques que de méduses dans les eaux de la Méditerranée… ! ajoute le plongeur et militant écologiste.
Il en va de la responsabilité de chacun afin d’éviter cette nouvelle pollution mais aussi de nos élus, députés et pouvoirs publics. En effet depuis plusieurs années certaines communes essaient de lutter contre toutes ces incivilités qui détruisent nôtre environnement et notre santé à long terme, il serait donc peut-être temps d’unir toutes les bonnes initiatives afin résoudre le plus rapidement et le plus fermement cette nouvelle pollution.
La crise sanitaire nous a permis de voir le meilleur et le pire en nous, si nous ne faisons rien c’est le pire qui va arriver alors que c’est simplement une question de bon sens pour éviter tout cela.
Je dirais simplement pour finir qu’un masque jetable ça se jette à la poubelle comme tous les autres déchets d’ailleurs.
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Posted by Facebook on Friday, December 5, 2014
500 ans pour le polypropylène
Les masques chirurgicaux et FFP2 sont tous deux réalisés à partir de polypropylène, un polymère qui s’apparente à du plastique. Ce type de matière est par exemple également utilisée pour réaliser des meubles de jardin.
Largement légitime sur un plan sanitaire, son usage engendre une pollution sans précédent. ”Le polypropylène n’est pas biodégradable dans la nature, ni compostable. Il va se dégrader par l’action des UV, l’oxydation dans un processus qui peut prendre des dizaines voire des centaines d’années. Mais sans qu’au final il ne soit biodégradé”, explique Ludwik Leibler, membre de l’Académie des sciences et directeur de laboratoire au CNRS-ESPCI.
Ce sont en fait les mêmes problématiques qui se posent qu’avec le sac plastique qui met près de 450 ans à se dégrader, abonde Etienne Grau, enseignant-chercheur à l’université de Bordeaux. “Ce n’est pas le pire des polymères, mais on estime généralement que le polypropylène massif met environ 500 ans à se dégrader, avec les masques comme il s’agit de couche fine, cela pourrait être légèrement plus rapide”, précise-t-il. En comparaison, on estime qu’une canette en aluminium prend près de 100 ans à se dégrader dans la nature, quand un mégot de cigarette prend un à deux ans.
Devenu invisible pour les yeux après cette dégradation, la pollution au polypropylène est pourtant toujours là. “Le polypropylène est assez friable, ses molécules vont se couper en plus petites molécules qui ne pourront pas être assimilées par l’environnement et qui vont donc entraîner une pollution”, explique-t-il.
Même avant dégradation, ces masques peuvent venir boucher “les canalisations d’eaux usées et perturber les systèmes d’assainissement”, tout comme les lingettes désinfectantes jetées dans les toilettes, avertit le Centre d’information sur l’eau (CIEau), émanation des entreprises du secteur.
Pour pallier ce problème de pollution, plusieurs scientifiques, industriels et médecins ont lancé un groupe de recherche qui vise à explorer les différents moyens de stériliser un masques après son utilisation.
Comme l’explique le professeur Philippe Cinquin au journal du CNRS, quelques résultats préliminaires s’avèrent prometteurs. “Concernant les masques chirurgicaux, nous avons montré qu’ils conservent leurs performances après un lavage jusqu’à 95 degrés. Nous avons également de très bons résultats avec l’autoclave et les rayons gamma. (…) Sur les masques FFP2, les premiers résultats obtenus par l’agence Apave de Grenoble montrent que le traitement à l’oxyde d’éthylène en conserve les performances (…) Enfin, Olivier Terrier et nos collègues tourangeaux, vient de réussir à démontrer que la chaleur sèche à 70 degrés détruit très efficacement une charge virale calibrée déposée sur des masques chirurgicaux et FFP2″, détaille-t-il.
La solution ne se trouve pas forcément dans les masques en tissus -dont la confection comme le recyclage engendre également un certain coût pour l’environnement, rappelle Etienne Grau- mais peut-être dans de nouveaux matériaux. Plusieurs initiatives ont déjà été lancées en ce sens. Au Canada, des chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) ont notamment conçu un masque en fibre de bois biodégradables.